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Un vrai Nouveau Philosophe à l'attaque!

 

Essai Philosophique

 

CONTES DE FEÉS: L'ÉCHAPPÉE BELLE

(Fairy Tales: A Narrow Escape)

 

 

sous-titre: La Solennité ne fait pas La Vérité

or

Philosophie ou Proctologie

de

Anthony Steyning
Mars 2008 - Inédit

traduction de Raphaël Loison

 

Andy Warhol nous raconte avec une jolie dose de cynisme: «L’art moderne c’est tout ce qui se veut pour tel», concluant qu’une chose est qualifiée d’ ‘artistique’ non par quelques-uns agissant par une conviction parfois déconcertante, mais par tous ceux qui suivent sans réfléchir. Et dans ce domaine la limite du crédible atteint parfois un point de rupture. On peut dire la même chose des entreprises intellectuelles et spirituelles humaines les plus vénérées : la philosophie et la religion conventionnelles. Admises par les multitudes assoiffées de fantasmes révérencieux et du réconfort méticuleux, elles se prennent également au sérieux ; mais est-ce simplement parce que personne ne la remet plus en question qu’une chose peut prétendre être la vérité ?

Antonin Artaud a tout dit quand il a écrit « Pour en finir avec le jugement de Dieu », nous demandant d'arrêter les inepties sur notre ami imaginaire, une fois pour toutes. Si l’homme a eu besoin de créer fables, légendes et mythes pour sortir de lui-même et pouvoir s’observer et se soigner ou se donner cette dose supplémentaire de courage face aux revers surtout brutaux et souvent sans fin, ce fut temporairement parfait. Mais en commençant à croire ses propres créations et histoire concoctée, en les imposant comme vérités il engagea le processus de son propre déclin. Car fables, légendes et mythes est une série de jolis bobards et un mensonge soigné, aussi bonnes soient ses intentions, aussi bien raconté soit il, incarne le germe de mort que toute grande imposture porte en elle.

 

Pour sa part, la pensée occidentale, se repose sur un orgueil infini car son point de départ est basée sur l’idée erronée que si nous ne sommes pas là, rien n’est là. De plus, alors que la fonction de la philosophie devrait être d’éradiquer les absurdités du monde, nous n’avons pas cessé d’en créer : toute cette connerie douceâtre, nos fictions raffinées, ces contes de bonnes femmes. Et des concepts comme le « sein » de Heidegger ou le « cogito ergo sum » de Descartes, je pense donc je suis, tous deux fondamentalement incorrects car même privés de nos capacités mentales, de notre conscience, de notre « sein », nous ne cessons pas nécessairement d’exister. Dans le cas de Descartes tout ce qu’on peut lui concéder serait : je pense donc je suis ce que je suis (c’est-à-dire différent des autres ou des animaux), et pas un iota de plus car encore une fois quand je ne pense pas, ou que je ne peux pas penser, à votre choix, je suis !

 

En relisant ces nombreux textes sacro-saints, examinez leur bla-bla complaisant qui ne mérite souvent qu’une consigne du genre : STOP ! Dans le RECTUM l’esprit, DISPARAIS ! Parce que, une fois de plus, après examen minutieux presque toutes les conventions établies indiquent toutes la même direction---elles confirment notre prééminence et notre triomphale continuité dans l’univers. L'homme se convinquant régulièrement qu'il a cette finitude, ce but à l'ordre des choses et que ce but c'est lui, alors que plus que probablement il n'y a pas d'ordre des choses ou de finitude. Que la terre n'est le centre de rien ou que le néant et l'absence humaine ne sont pas synonynes aussi bien qu'il n'y a pas de lumière sans obscurité et qu'une simple flamme ne peut pas nier la nuit. Que sa curiosité et révolte momentaires pour tant compréhensibles ne constituent past une durable condition ou pensée. Des millards d'années avant son arrivée comptant aussi pour quelque chose, ce lieu où le néant n' y était pour rien, ce vide pas si vide avec des moyens chimiques et une énergie infinis pour toute sorte de création où finalement nous comptons pour très peu. Même alors répondre à la question « Qu’est-ce que 'être' ?? » restant toujours tentant, le coeur de la pensée occidentale à date ayant plus à voir avec la mécanique de la pensée. La formation de la volonté et ses accessoires : le catalogage et les moyens de se rassurer grâce à des vérités métaphysiques minutieusement construites pas plus réelles ou moins auto-centrique que le tableau L'Origine du Monde d'un Gustave Courbet ou les habitants d'une musée de cire avec ses figures artificielles qui nous dévisagent exactement comme cette soit-disante pensée. Ou encore cette ultime perversion intellectuelle se permettant de suggérer que nous ne sommes pas là du tout, que tout est une illusion, mais une notion qu'une soupe à l’oignon et une porte de salle de bain entr’ouverte... peut rapidement trancher. De toute façon, on en revient malheureusement toujours au même bobard : je sais - de qui d'autre, alors?- mais notre emprise finale sur le monde et au-delà prime tout.

 

Avec tout ça et pour ma part je veux simplement dire: en toute sagesse, une 'emprise flamme', est-elle absolument nésessaire ? Car au jour d'aujourd'hui, la puante bouffée de prudente incurie et de vanité apprise n'est-elle pas devenue... plutôt insupportable ? Nos Docteurs en Divinité et nos Philosophes parfois expulsés de leur propre esprit et poussés vers la terre ou dans la rue où un Practicien en Proctologie leurs remettra du côté de l'immédiat et le vrai très rapidement.

 

Certes, la bête humaine devint homme qu'après avoir su se libérer de sa cage naturelle, à la place mettant en cage... sa propre connaissance. En préservant celle-ci, en la transmettant, en l'accummulant de façon permanente et à un degrée époustouflant. Oui, contrairement au proverbe badin le plus vieux métier du monde n'est pas la prostitution mais la philosophie, encore que ce ne soit pas aussi bien payé. Et très important le jour que cette bête découvrit qu'elle put même inventer la connaissance sans être punie. Je parle ici non pas du péché original mais du mensonge original qui eut dû être considéré... péché! Eh oui, en grec classique, le mot philosophie signifie amour de la connaissance, mais n’est-ce pas un fait que nous l'aimons tellement que rapidement nous commençâmes à la pousser comme un fruit, à la fabriquer comme un outil? La mystifiant et la sanctifiant tout à la fois au fil du temps ? Sagesse fortifiée, cette sagesse à besoin d’existence nourrissant un profond besoin intérieur : notre extraordinaire orgueil, notre insatiable soif de survivre, notre besoin d’ordre, mais surtout notre double addiction à la certitude et à la passion d'être désiré  ? Manipulant la connaissance comme l’enfant fermant les yeux et prétendant qu'il n’est plus là, faisant semblant de vivre dans un monde plus acceptable ?

 

Quelle maîtrise ! Quel pouvoir, quel contrôle, quelle imagination ! La crème de la crème, non ? Oui M’sieur ! Mais peut-être plus à la manière d’une autruche qui, tout en plongeant la tête et le cou dans le sable, proclame qu’elle est la reine de la savane mais oublie que son cul emplumé dépasse et s’expose à une sauvage agression. Puisqu’on parle de ténèbres, que se serait-il passé si, contrairement à l’enfant dont les yeux ne sont fermés que temporairement, nous étions tous nés taupes, fouissant, véritablement aveugles, mais possédant pourtant la même ingénuité ? Comment la ‘connaissance’ aurait-elle évolué ? Aurions-nous été capables d’imaginer la lumière, le jour, les montagnes, les océans, aurions-nous inventé nos dieux, nos Vierges, Dieu, le paradis, n’ayant jamais vu une aube, rien d’autre que la maudite obscurité ? Ou bien : pas de vue, pas de ciel, et donc... pas de miel ? Et pourtant, et une fois de plus: toujours existant !

 

Oui, pour un aveugle le monde continue à tourner dans sa nudité. Affirmant que la perception et l'intelligence humaines sont purement circonstancielles et par définition relatives. Et quid de notre sagesse, belle-fille accessoire de la connaissance, n'est-elle pas déroutante de rélativité, en particulier à la lumière additionnelle du flagrant truquage que représente tout ce qui fut écrit sur nous? Oh très cher, ce refus d’être un Agnus Dei soumis et ignorant crée-t-il un pécheur ? (Tu ne mangeras pas le fruit de l’arbre de la connaissance ; Genèse, à quoi il est juste de répondre Sapere Aude : Ose Penser.) Ou bien un positiviste et un polémiste radical ? Un réductionniste ? Un relativiste sceptique bien intentionné alors ? Et bien non, non, non et encore non parce que les travailleurs de l’industrie de la sagacité et de la dignité mesurent les absurdités apprises à l’aune d’absurdités apprises et ce que je tente ici est de déplacer, en douceur, l’incohérence magnifique dans sa totalité de son auguste mais déclinant piédestal pour la ranger dans la salle de jeux, loin de notre fièvre pour une pensée absolue, prédictible et déterministe – la guerre de la rationalité et de l’espérance, du fait et du fantasme ayant été bien trop longtemps partiale.

 

L’heure est venue de cesser d’inventer des certitudes pour se protéger les fesses, non ? Par example, quelle place la philosophie accorde-t-elle à Altzheimer ou à la trisomie 21? Quelle idée s'y fait-on de ce que la personne voit et ressent et qui, pour elle ou lui, n'est certainement pas moins réel? Ou bien la vérité depend-elle du nombre de la population concernée? Oui, qu'est-ce que la réalité, et où est-elle, decidée par qui ? Particulierement quand le choix ne se situe pas entre la soupe à l'oignon et l'illusion, mais entre une réalité qui, pour une raison ou l'autre, est multiple? Quant au sophisme, sous ses nombreux atours respectables, ne représente-t-il pas des absurdités réconfortantes? Et le mysticisme n’est-il qu’un « évasionnisme » d’ordre plus élevé, bien qu’heureusement les mystiques assassinent peu. De nos jours on traite l’alchimie et la magie noire avec mépris, mais pas le reste du sac à malices --- la rationalité collective  s’arrêtant en quelque sorte à mi-chemin, se retournant sur elle-même, s’enroulant pour former un ballon attendant le coup de pied qui l’enverra là où elle veut. La rationalité devenant surréelle, ou du moins se glissant dans la peau de concepts complètement irrationnels sans que personne ne remarque ou n'admette ce qui se passe.

Mais que s’est-il passé entre Euclide et Copernic, ce millénaire pendant lequel nous fumes visités par les ténèbres, un temps où la raison s’est perdue, un temps où le plus gros des dégâts fut commis ? N’est-ce pas une des raisons pour lesquelles les premiers penseurs grecs et romains furent de si pénétrants théoriciens : parce qu’ils étaient des penseurs libres, libres de toute camisole de force intellectuelle ou de tout piège dogmatique ? Ces types n’étaient pas des génies mais des débatteurs libres, sains et équilibrés alors que tout ce que nous avons à montrer, après un millénaire ou plus de monothéisme ordonné, n’est que meurtre, duplicité, oppression et intimidation qui s’expriment par des tentatives à grande échelle de contraindre la pensée fluide, accumulant preuve après preuve de la vérité d’un sujet alors qu’il n’y a aucune preuve que la preuve soit preuve. (Et si on appelait les panthéistes ?) Même maintenant ce demi-jour persistant, ces brumes qui s’éternisent dans tant de régions de la planète et, récemment, le tautologique Créationnisme : rien de plus qu’une nouvelle entreprise de vérité déterministe par des gens dont rien ne vient perturber les fantasmes, ce qui serait à leurs yeux une sorte de démembrement, alors que, strictement parlant, nous ne pouvons vraiment rien 'savoir'. Une gnose qui ne sera jamais la nôtre pour la simple raison que la vérité réelle est beaucoup trop large pour nous, et ne peut êtrer falsifié, attrapée ou achetée.

 

Ce n’est pas dire que des siècles de méditations principalement narcissiques et complaisantes aient été un total gaspillage, au contraire. Elles furent extrêmement utiles à la création d’un système d’éthique et nous ont permis de comprendre les structures et la mécanique du langage et de la pensée, laissons de côté les centaines de conclusions fausses auxquelles on a abouti : ce fut nécessaire à la croissance. Comme la douzaine de formules de Spinoza ‘prouvant’ d’abord qu’il n’y a qu’un seul créateur et que Dieu est tout, puis concluant au contraire que tout est Dieu mais se contentant de tourner le dos à la religion organisée. Ou bien encore, les trois pures et ‘irréfutables’ preuves de l’existence de Dieu par Kant qui maintenant nous font frémir et nous éloigner excepté le croyant invétéré. (Ou comme le disait son ami Johann B. qui avait grandi de l’autre côté de sa rue à Königsberg : « Emmanuel, tu es un vrai Kon(t) !) Ou, example plus récent de réflexion incomplète, Sartre définissant pour nous ce qu'est la liberté tout en étant un staliniste sans remords. Comme de Beauvoir, proclamant en 1939 que la peur d'Hitler est grandement exagérée, et, de plus, son stupefiant jugement moral  et politique identique 20 ans plus tard à propos de Mao. Appelons un chat un chat : ce genre de pose intellectuelle est tout à fait pathétique. De même que les théories modernes de la déconstruction, basées sur le langage, qui, poussées à l’extrême, mènent à un cas détestable de... décomposition : figures de patinage intellectuel que tout ça, avec ses cercles magnifiquement tracés, ses gracieux axels et ses triples boucles piquées ascendantes, pratiquement décochant sa praline en plein ciel et récoltant les médailles tant convoitées mais qui ne mènent nulle part.

 

Beckett, dans Godot, a mis le pied dessus : le soliloque de Lucky suggérant que les grands mots ne créent pas plus de vie, ne révèlent pas plus de sens, ne révèlent rien. Sur un autre plan on peut aussi réfléchir à cette simple analogie : récemment des ingénieurs suisses en aérodynamique ont ‘prouvé’ (encore ce mot) qu’il était pratiquement impossible à notre cher bourdon… de voler ! Et que faire de toutes ces conceptions du temps ? En plus d’être le remplissage de la distance, le temps n’est-il pas l’espace mental dans lequel nous nous mouvons ? Notre ‘zeit’ (temps en allemand) ontologique n’est-il pas impalpable à la mesure de l’Univers, puisque dans toutes nos réflexions notre propre statut de mouche éphémère est le fatal censeur qui nous disqualifie pour affronter les questions d’immensité, qui rend nos théories tant affichées de la relativité si relatives qu’à proprement parler elles en deviennent nulles et non avenues ? Perdues dans les eaux infinies de l’espace et du mouvement, au moins en ce qui concerne l’homme biologique ? Et si vous n’êtes pas d’accord avec ça, le professeur Einszwei et le professeur Schneeweiss de l’Institut Max Planck de physique extra-terrestre acceptent de travailler sur mon argument, mais me racontent qu’ils auront besoin de 1,3 millions d’années pour en prouver le bien-fondé. Oui, je plaisante, ou bien ce sont eux ? Car en termes biologiques ne sommes-nous pas de simples synthèses temporaires ? En termes cosmiques, des sortes de flammes elextro-chimiques? Oui, l'homme flamme, infirme part d'un plus grand brasier jusqu'à ce que l'un ou l'autre ou les deux soient totalement consumés? O pour sûr, la vie se répète : mais jamais en laissant les choses en l'état.

Ainsi, de même que nous devons traiter les credos hérités avec plus de lucidité, nous devons admettre qu’il y a des limites à notre importance et notre perception. Que l’observation des images de corps célestes qui nous atteignent maintenant mais qui ont cessé d’exister il y a dix milliards d’années est une entreprise quelque peu abstraite, et même futile et qu’à ce stade nous ferions mieux de nous asseoir, prendre une bière fraîche, nous détendre et profiter de l’instant en prétendant que ce que nous avons vu n’est probablement qu’une tache de mayonnaise sur le télescope Hubble. Que, dans l'étonnement où nous sommes en réalisant qu'une atome est en fait un autre univers d'une taille infinitésimale, ou tout au moins un système solaire en fait soi, et la terre, pour ce que nous en savons, le proton d'un atome de quelque giantesque gigot d'agneau, nous sommes bien obligés de prendre un peu de recul et d'éxercer notre intellect à des niveaux  dont nous n'avions aucune idée. Un univers inclus dans un univers inclus dans un univers et ainsi de suite est une indéniable possibilité et 'jouer avec l’espace' n’est que trop humain, loin d’être dénué d’intérêt ; tout ceci confirme les remarquables potentialités de notre intellect, mais nous ne devrions pas nous obséder avec la théorie du Big Bang ou celles des Cordes car il pourrait bien y avoir de nombreuses explosions, rides, plis et filaments au-delà de nos capacités conceptuelles, imaginatives ou même visuelles. Et que, sans pour cela abandonner toute exploration, dont nous avons le gôut dans le sang, l'homme se doit de demeurer beaucoup, beaucoup plus philosophe dans le plus authentique, le plus pur sens du terme: par dessus tout, pas de dogme ou de théorie, por favor! Un univers ou des multi-vers en contraction, torsion ou expansion percés de trous noirs comme des maelströms dans d’immenses rivières de gravités propulsées dans l’espace  ou la détection des marées spatiales ou l'explication de la gravité mais pas la rotation des planètes ( si elles s'arrêtent, tomeberont-elles ? et, dans ce cas, où?) :excellent ! et très divertissant, mais quelle importance alors qu’en toute probabilité l'èspèce humaine aura disparu ou aura été éclipsée d’ici 20 ou 30.000 ans tout comme les insects retrouvés préservés dans des boules d'ambre primordial? L'homme le fossile futur, notre cordon ombilical collectif s'étendant  déjà depuis environ 200.000 ans n'est-il pas sur le point de claquer?  Quel potentiel  génétique reste-t-il à tirer du complexe mammifère humain? D’autant plus que nos sociétés organisées ne sont là que depuis à peine 8000 années (dont, dans notre étroite perspective, nous qualifions naïvement les premières d’immémoriales; toute fois un historien à qui on demandait quelle influence l'Empire Romain avait exercé sur la société occidentale moderne, répondit qu'il lui était difficile de parler d'une situation si récente!); et pourtant pas assez organisées pour ralentir l'épuisement de notre planète constaté, au vu de nos  eaux et forêts malades, de nos rivages purulants.

(Image proportionnée par l'extraordinaire sculpteur sub aqua Jason de Caires Taylor.)Voir: Jason Taylor

On peut bien sûr soutenir que rien ne disparaît totalement, la terre se nourrissant elle-même à la manière des forêts qui peuvent vivre de la chute de leurs propres feuilles, branches et troncs. Il semble pourtant que nous soyons trop intelligents pour survivre, non pas une humanité-forêt mais une branche parmi tant d'autres, une branche qui devient beaucoup trop lourde pour son propre bien, et peut-être prête à craquer. Ou en d'autres termes: l'humanité pourrait bien un jour se retrouver pendue à son propre arbre généalogique, une opération due à certains facteurs naturels dont.... elle-même, malheureusement.

 

Même le démarrage miraculeux d’un autre cycle sur une autre planète ne représenterait qu’un sursis, à voir comment nous souillons notre gîte, et nous allons léguer un prochain jour de sinistres et fantomatiques amas de décombres couverts de vigne qui furent connus sous le nom de New-York, Le Caire, Shanghai : Angkor Vat sur l’Hudson, sur le Nil, sur le Yang-Tse. Alors oubliez votre projet de promener votre chien sur la Voie Lactée un prochain week-end, tout le monde se battant aujourd’hui à propos de la question du commencement, évolution ou création, mais personne ne demandant comment ça va finir. Et ce n’est pas un baratin apocalyptique, simplement, à un moment donné un déclin organique s’amorcera, un drastique nettoyage planétaire de proportion comparable à ceux du Permien ou du Crétacé et pas parce que quelqu’un l’affirme mais à cause de la façon dont les choses fonctionnent, les cycles chimiques de toute matière vivante, les irréversibles saisons de l'être. Ce constant processus moléculaire est le seul moyen de cette vie délicieuse. Ce que je veux dire c’est laissons tomber le sentimentalisme sophistiqué, prenons une dose de réalisme. Acceptez le fait que les plaques tectoniques sont en mouvement et encore capables de faire apparaître et disparaître des montagnes.  Le fait que la moindre déviation du parcours spatiale planétaire peut faire dispaître tous les mammifères, l'homme compris ; que les âges glaciaires qui ont couvert la plus grande part de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord de glace inhabitable sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur sont une chose révolue, que la vie a cessé d'évoluer depuis notre arrivée. De même et inversement des périodes de réchauffement et tout autre scénario ne sont que des contes de fées car nous sommes que cette flamme dans le chaudron, cette danse sauvage de l'univers, aux cotés de nos amis intimes les plantes, les insectes et ces cousin aux apparences parfois étranges, à rayures, à pois, à écailles, à cornes ou à plumes. Un bal trop insensé, trop exubérant pour finir avec la fin de l'incendie, prêt à resurgir ailleurs dans cette longue, longue nuit... avec probablement de toutes nouvelles créatures dans l'auditoire. Nous, cette troisième force entre soleil et volcan, seulement jusqu'à que ces embrasements, par leur épuisement, leur éruption ou encore par un astoroîde, ne décident de tout transformer et nous demandent posément de nous dématérialiser. Adaptation par disparition, pourrait-on dire. Et de ceci ne rien ayant été reflêté adéquatement dans des traités philosphiques modernes ou des contemplations religieuse où que ce soit. Madre mía, comment certains sont attachés à leur Messie, Moïse et le Mont, mais qu'est-ce qu'il arrive avec cette histoire si ce Mont même disparut? Et en ce qui concerne les autres penseurs, ceci n'a rien à faire avec la qualité de leur raisonnement, mais, pendant des siècles et encore maintenant, où ils se sont ARRÊTÉS! Traçant des lignes dans le sable où nulles peuvent être placées, tout en construisant une pensée parfois admirable mais pourtant tronquée et donc incomplète!

Un changement ralenti aussi essentiel marquant toutes choses, ne rend-il pas la prétention que nous sommes au-dessus de tout ça, et non une part ou une portion, un tantinet stupide ou pire le comble d’une flagrante arrogance ? Car que sont ces 20 ou 30,000 années humaines sinon une goutte dans l’océan de l’ « espace/temps/matière » cosmique, là où en termes humains tout est dit, tout est accompli et où à part quelques brèves et gigantesques explosions il ne se passe pas grand chose. Non par nature, bien sûr, mais, encore une fois, à cause de notre perspective effroyablement limitée, de cette présence sévèrement écourtée d’où son insignifiance. Nous, tristement éphémères et quasi immatériels témoins de l’Univers. Réalisons que même si nous étions le trophée biologique du Grand prix de l’Univers, nous sommes aussi sa faillite, incapables de nous offrir plus de temps ou d’empêcher notre auto-destruction. Ces intelligences humaines, capables d'embrasser les âges, mais restent, dans un sense physique immédiat, brutalement périssables; des brilliantes bulles destinés, bien trop tôt et souvent absurdement, à éclater: Pouf! Pouf! Pitié! Suivant ! Next!

Non, sauf votre respect, ce que nous, lucioles, devrions faire c’est transformer ‘Une brève histoire du temps’ en ‘une histoire des tempos brefs’ et la théorie des cordes en autant de quatuors à cordes que possible : exactement la joie simple qui manque à la plupart des pensées ‘traditionnelles’, sauf peut-être chez Socrate suggérant qu’une vie individuelle sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue : il parle d’examen, pas d’organisation ! Car, une fois de plus, face à la réalité si difficile à traiter, l’invention, quelque soit son élégance, ne fait pas le poids. C’est même totalement malhonnête et de toute façon plus jamais acceptable. Un peu comme trafiquer la Manchette.

 

De là, la signification de ces pionniers de la philosophie, ces Grecs, puis Hume, Hegel, Rousseau, Wittgenstein et consorts reste principalement historique et après examen attentif devrait être affectueusement mis de côté. En particulier Wittgenstein affirmant qu'ill ne peut y avoir de vérité absolue puisque les mathématiques sont incapables de la démontrer. Mais pour beaucoup l'idée germe que les mathématiques sont imparfaites et limitées dans leur capàcité à embrasser toute réalité pour la simple raison que toute réalité n'est pas logique, mais, sans ce qu'elle a de meilleur, aléatoire et fluide. Les Stoïques sont encore ceux qui s’approchent le plus d’une compréhension de ce que la vie peut réellement offrir, mais ils étaient bien trop égotistes pour un monde qui, par définition, a besoin d’être partagé, même si, une fois de temps en temps, ils étaient capables de voir plus loin que leur nombril et de conclure que seul un homme bon peut être sage. Ou Erasme de Rotterdam, nous montrant comme il est difficile de devenir et de rester un humaniste, en révélant nombre des repoussantes faces de l’homme dans l’Eloge de la folie. Un ouvrage si sérieux, véritable galerie de vérités artificielles, qu’il a dû frôler l’hérésie à son époque. Un véritable anti-i-philosophe, lui, qui rejeta, à mettre à son crédit, la stupide, aride, pointilleuse rationalité pour faire place à la passion --- une dose mesurée de douce folie. Pas mal pour un gars du Xve siècle, voyageant à dos de mule, qui ne se prenait pas complètement au sérieux mais eut du mal à se séparer de l’Eglise. Mais qui n’en avait pas en ces temps où Rome pesait d’une oppressante autorité sur chaque aspect de la vie en société ? Et puis vint Nietzsche, le premier à casser le moule, cette emprise d’une présence a priori divine sur pratiquement toute la pensée traditionnelle occidentale, mais gâchant tout à la fin par ses balivernes syphilitiques ou perdant la boule après avoir été blessé par ce cheval à Turin. Penseur supérieur tragiquement devenu Stupeurman sans cohérence de pensée, un canon mal réglé, extrêmement imprécis, capable de coups au but d'un suprème intérêt, mais aussi déconcertants.

 

Alors oui, ces hommes et tant d’autres ont apporté une indiscutable mais temporaire contribution à notre développement d’êtres parlants et pensants, ne serait-ce qu’en nous montrant ce qu’il ne faut plus faire. Nous, les êtres bénis qui, grâce aux percées de la recherche scientifique éclairée (de Galilée à Vinci en passant par Newton, de Darwin à Planck, la physique quantique, la paléo-anthropologie, la double hélice et la biologie moléculaire à son niveau le plus élevé, les nano-technologies, etc...) sommes maintenant capables de juger selon de nouveaux standards. Libérés des encombrantes piétés préconçues et osant contester en plaçant l’esprit au-dessus du mythe et la matière au-dessus de l’esprit même si cela signifie réduire notre propre espèce à sa taille réelle. Retrouvant le sens naturel de l’effroi et de la joie que toute cette artificialité, toute cette instruction, toutes ces formules parfaitement guindées et révélations nous ont presque totalement fait perdre. Quant à la morale, il est maintenant clair que la tolérance et la compassion sont directement liées à une intelligence développée, son absence, pure stupidité, produisant inégalité et cruauté sociale. Par surcroît, les plus purs et les plus nobles d’entre nous sont ceux dont la générosité s’exprime sans besoin de récompense ou de promesse divine, les vrais saints. Des âmes dans le monde, inattendues, non rémunérées, restant totalement anonymes pendant que d’autres s’approprient la religion et vont s’élever à Calcutta comme s’il ne pouvait y avoir de bonté sans agitation d’encens.

 

Une totale et réaliste auto-réévaluation est donc devenue une indéniable possibilité puisque nous n’avons plus besoin d’être gouvernés par des pulsions primaires comme la surenchère de la supériorité physique et le territorialisme, une maladroite théorie philosophique ou dictrine religieuse qui nous ont affectés pendant des millénaires. Autrement dit : nous sommes libres, enfin libres, mais seulement si nous le voulons. Finies les conneries qui nous ont permis de durer mais qui nous ont aussi rapetissés. Finies les puériles fables exaltées, finis les mystères délibérés et la dissimulation. Finis les textes écrasants, au charabia qui se prête à tous les sens. Ça ne fait qu’un siècle que nous, citoyens ordinaires, en possession de faits nets et clairs, d’une simple vérité et un sens de la mesure, nous pouvons reculer en grands nombres et contempler notre commune destinée, limitée et malgré tout fascinante, et l’apprécier sans restriction.

 

Nous sommes allés dans l’espace et n’y avons trouvé ni enfer ni paradis. Et même en observant la Terre nous n’y avons rien vu, même pas nous-mêmes --- rien qu’un corps céleste béni, précieux et bleu tournant autour d’une stupéfiante masse de lumière et de chaleur ! Alors, n’est-ce pas le moment d’accepter la magnificence de la vie dans ses propres termes pour, peut-être, seulement la seconde fois ; la première fois donc, si innocemment, au tout tout début, et seulement si tard pour la deuxième ? Sans que s’y mêle aucune interférence sanctifiante, artificiellement désespérante, sans menaces idiotes de damnation, les tourments d’un enfer sulfureux, le feu de l’apocalypse, de quoi effrayer même les séraphins ? Sans la fragile béquille d’une éternité ou d’une sainteté taillées sur mesure et tout le dogme et le rituel qui les soutiennent, sans ce sentiment que nous, nous avons perdu le grand rôle que nous avons à jouer, que nous avons perdu notre but, comme si nous en avions jamais eu un ou même besoin d’un ? Non pas comme Übermensch*, superman, mais simplement comme homme. Un homme dont la seule grandeur repose dans sa capacité à faire face et à gérer sa propre destinée si ce n’est la dominer. N’avons nous pas investi beaucoup trop de notre capital dans la recherche du ‘sens’ et s’il y a un autre but en jeu, pensons-nous qu’il se révèlera au travers de nos rampantes bandes dessinées sanctifiées ou en sautant préemptivement l’obstacle ? Car n’est-il pas évident que maintenant nous sommes notre propre signification ? Et puis qu’avons nous fait de notre dignité ? Est-ce que nous le savons ? Ne devrions-nous pas ?

 

Et, bien qu’un penseur espagnol dont le nom m’échappe ait cogité que le fait qu’ils ne nous aient pas contactés est une preuve définitive qu’il y a une autre forme de vie intelligente dans l’univers, le methématicien Sampedro, un autre Espagnol, nous dit qu’une puissante métaphore est beaucoup plus efficace que n’importe quelle équation, ce qui en soi est particulièrement brillant. Néanmoins, se battre ou non comme des chiffonniers à propos de ce genre de concepts, rechercher plutôt que se repentir (énervante culpabilisation) ou faire simplement des phrases, c’est à ça que nous devrions jouer tout en restant toujours pragmatiques, et non à élever la science moderne au statut de religion avec toute ses hiérarchies et leurs horribles assoiffés de pouvoir. Sans jamais oublier que l’homme peut se développer mais pas créer une seule fraise.

Il devrait être clair alors qu’une authentique découverte et l’inévitable victoire de la véritable connaissance sur une moralisation partiale devraient nous conduire à la victoire sur notre lâcheté rampante, témoigner de notre ultime maturité et de notre paix définitive. De sorte que toute philosophie directive, comme toute religion directive, doit au plus tôt être rangé au rayon des livres d’enfants auquel ils ont sûrement toujours appartenu. Nous laissant avec une seule large discipline philosophique et théologique qu’on pourrait intituler (études de) Histoire de la pensée humaine inachevée. A moins que ce soit : De la prière redondante contenue dans toute rumination et réflexion humaines antérieures ?

 

Giambattista Vico, un philosophe italien du XVIIe siècle, s’est approché de cette position en s’attaquant à l’Eglise et à la première intelligence de son époque, Descartes, qui prétendait être un suprême rationaliste anthropocentrique tout en cultivant son doute méthodique, et s’arrangeant pour rester toute sa vie un dévot catholique (comme Pascal le dit de lui : bel exemple de  triple contradiction, bel exemple de confusion) ; Vico, donc avança que l’homme a fait face à trois âges : l’Age des Dieux, l’Age des Héros et entame maintenant l’Age de l’Homme où il n’a plus besoin de maîtres de morale. Il s’est aussi convaincu de refuser un poste confortable à l’Université de Naples en 1699, vendant toutes ses possessions pour démontrer ses arguments et mourant de faim du fait de son manque de revenus. Mais ceci n’a plus à arriver aux hommes de profonde intégrité intellectuelle.

 

Ici, maintenant, aujourd’hui et pour conclure : il y a quelques mythes et contes de fées auxquels nous n’avons pas besoin d’échapper, dont nous n’avons pas besoin de nous libérer. Nous n’avons pas à nous priver complètement de notre imagination. Nous avons seulement besoin de nous souvenir comment le romantisme politique et religieux perverti est comptable de la plus abjecte cruauté, de l’épouvantable cause de millions de morts ; idéologies et systèmes de croyances continuent à se développer en trop d’endroits. Ces autres fables y sont l’heureuse exception : dépourvues de la malhonnêteté intrinsèque de toutes les autres. Bien différents de ces gribouillages et autres textes sacrés passés sans examen en ce qu’ils cherchent à démasquer de bénins mensonges, fascinants pour tant d’entre nous, sans en créer ou en perpétuer.

 

Comme de l’autre côté du miroir, Alice au pays des merveilles vient à l’esprit (Si tout au contraire, c’était vrai, poursuivit Twideuldie, il se pourrait que ce ne fût pas faux ; et si cela n’était pas faux, ça devrait être vrai ; mais comme ce n’est pas vrai, en toute logique, c’est faux.) et aussi bien sûr Les habits neufs de l’empereur. Ou bien, que pensez-vous de Tigrou l’édenté dans Winnie l’ourson, n’est-il pas absitivement, posolument plus honnête que ne pourraient l’être la plupart d’entre nous ? Et voici une sublime citation pour clore ce bref exposé et ce tour d’horizon quelque peu personnel, destinée non à offenser qui que ce soit mais à libérer les esclaves.

Elle vient d’un de ces rares ouvrages : Le magicien d’Oz, au moment où le vieil imbécile vient d’être pris en flagrant délit de tromperie. Précisément : l’exclamation de Dorothée se réveillant à la ferme, à la fin de la tempête :

 

« Tatie Em, Tatie Em !

Un petit chez-soi vaut mieux

Qu’un grand chez-les-autres !

 

Car rien n’est plus vrai que notre foyer : notre ici et maintenant. Une fois les contes de fées officiels démasqués, l’existence humaine n’a plus besoin d’être baignée de sentiments de peur ou d’une écrasante sensation de futilité. Pour parler clairement, nous devons nous débarrasser des conneries. Au risque de ressembler à Peter Sellers comme le débile jardinier Chauncy dans « Being there », je pense vraiment que c’est ce que Voltaire voulait dire par sa conclusion ouverte de Candide: Il faut cultiver notre jardin, nous pressant de respecter et chérir notre délicieux jardin terrestre, regagner notre dignité perdue et d’avancer vers une vie authentique… Sans manquer une seule mesure, une notion que Montaigne, et Platon avant lui, connaissait bien, tous deux moralistes de premier ordre et pour qui le plaisir demeurait essentiel. Des moralistes libertins, sinons des libertins moraux.

 

Et selon une autre formulation : ceci représente la dernière phase ; la Première, à l’aube de nos jours, de lumière et d’innocence, la Seconde, de peur et de survie, la Troisième de peur et de subsistance, la Quatrième, de peur, d’imagination et d’ordre. La Cinquième, de pouvoir, de peur, d’imagination et d’asservissement, suivie par la Sixième, d’obscurité consentie et du commencement de la lutte de libération, puis plus récemment la Septième, de dérive dans le désespoir et d’un sentiment de l’absurde reflété dans le sombre théâtre et la littérature du Xxe siècle, mais potentiellement l’époque mûre pour se débarrasser de toute cette peur, peur et toujours plus de peur déraisonnable : il n’y a rien dont on doive avoir peur, le néant en tant que tel n’existe pas, et donc rien ne peut être ‘absurde’ sauf peut-être le gaspillage de notre séjour sur ce corps céleste. Ahi si seulement tous pouvaient entendre, au lieu de lancer ces affreuses et archaïques bombes.

 

Parce que, vraiment, de quelque point de vue où on se place, à part la mort personnelle prématurée, le seul ennemi persistant de l’homme reste… l’incompréhension. Et il n’arrange rien en ne se mettant pas en valeur d’une manière responsable, en renonçant à une bonne part de son intellect, ce qui entraîne la peur, en se refusant une véritable joie de vivre devant le miracle de cette vie, en pensant que la dignité siège dans un uniforme ou une robe, en préférant une myope arrogance à une juste humilité ou d’énormes mensonges sophistiqués à une simple et courageuse vérité : homme, le renonciateur, le conformiste, le grand imposteur. Ne le laissez pas élaborer, en particulier des raisons d’être, une sorte d’alibi existentiel, vivre n’est pas un délit. Et si Signore Vico l’appelait la troisième époque, pourquoi ne l’appelons–nous pas la Huitième phase et observons ce qui se passe ?! Si nous le vivons et le partageons équitablement, cela cause moins de convulsions meurtrières et pourrait même soulager les aigreurs d’estomac. Un paradis gagné, un paradis pour tous, après tout. En tournant cette dernière feuille ou page!

 

(Note de l'auteur: Je ne peux pas demander mes copains français de me corriger, chaque fois qu'une petite addition ou modification de texte se plante dans mon esprit. Ainsi la version anglaise doit être considérée comme celle qui est la plus évoluée des deux, et cette traduction ayant besoin d'une mise-à-date avant son eventuelle publication!)

 

 

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