« FEU ROUGE » est une pièce en un acte et trois
parties libres. Pas de mélancolie, de meurtre à répétition, d’inceste,
de suicide ou de folie ; ceci est tout simplement une œuvre paillarde,
poétique et, j’espère, spirituellement profonde pour voix à
radiodiffuser ou mettre en scène. Une vingtaine de voix de personnages
précaires entrent et sortent de l’esprit de Richard Cobb, puéril
jean-foutre de politicien mâtiné de courtier en bourse qui repose en
smoking dans la baignoire de l’auberge Two Moon Lodge sur le lac Memphremagog. L’auberge se situe quelque part à l'est sur la frontière orientale entre le Canada et les Etats-Unis où Cobb a été appelé à l’ordre par lui-même ou peut-être par son épouse tout aussi exaspérée.
En réalité, il n’y a que deux personnages en chair et en os : Cobb et
la bonne, ainsi que la voix intérieure de Cobb qui sert de narrateur et
de guide. Pour réduire les coûts, certains des autres personnages qui
traversent l’esprit de Cobb pourraient être enregistrés et apparaître
et disparaître sur de grands écrans de télévision, le régisseur
devenant une espèce de Monsieur Loyal ou de marionnettiste. La pièce a été produite avec
succès par le « Montreal Playwright’s Workshop » sous forme de lecture
onirique, rappelant, au temps jadis, le premier essai de Under Milkwood au YMCA de New-York.
«FEU ROUGE » (titre provisoire) dépeint un homme de la fin du Xxe
siècle épuisé par les temps électroniques et ses chimériques pulsions
matérialistes. Il est à la fois pathétique et foncièrement bon, il est
aimé mais ne le sait pas, il aime mais il ne le sait pas, il est vivant
mais s’en rend à peine compte malgré toutes les délices et voluptés que
la vie lui a offertes.
L’intrigue promène l’auditeur ou le spectateur entre l'Orient et l'Occident, le passé et le
présent, le jour et la nuit, le haut et le bas, le dedans et le dehors,
par les yeux de l’épouse et des maîtresses, de serveurs et de
chauffeurs, d’Indiens et de généraux, d’hommes d’affaires, de crooners
de bande dessinée et de clowns, alors que le robot de la fin des temps
attend Cobb, nous attend tous, appelant la clôture du jour.
La pièce
est moderne bien qu’intemporelle par son traitement de la combinaison
de faiblesse humaine et d’ambition vide et oui, elle insiste d’une
manière peu orthodoxe mais singulièrement divertissante pour poser la
question de savoir de quoi on parle au juste dans la vie !
L'auteur espère qu’une compagnie osera s’attaquer à cette palpitante
originalité en montant Cobb pour lui donner ce qu’il mérite. Vous
trouverez donc ici le prélude delphique de la pièce, suivi par
l’extravagante première scène. Vous voulez la suite ? C’est protégé,
mais si vous êtes ce jeune metteur en scène brûlant d’envie de rugir,
contactez-le (l’auteur).